Parmi les matières naturelles, on retrouve les matières animales (laine, cuir, soie et fourrure) et les matières végétales (coton, caoutchouc, lin et chanvre).
Les matières animales
La laine, pour commencer, peut provenir de plusieurs animaux différents, notamment le mouton, le lapin, l’alpaga et le mérinos. Les problèmes que l’on rencontre régulièrement dans ces élevages sont tout d’abord des conditions difficiles pour les animaux, notamment de la sous-alimentation et des espaces de vie restreints. Les moutons sont parfois élevés dans des pays trop chauds pour leur peau, ce qui engendre un risque d’infections douloureuses. Ensuite, des produits chimiques, le chlore notamment, sont utilisés pour traiter la laine. Ceux-ci intoxiquent les êtres humains ainsi que la faune et la flore des rivières. Finalement, bien que les fibres de la laine soient naturellement biodégradables, elle subit de nombreux traitements chimiques, ce qui fait qu’elle contaminera tout de même les sols en fin de circuit. Nous te conseillons de privilégier les marques engagées. Le label OA (Orgin Assured) te garantit par exemple que l’animal a été élevé dans un milieu adapté et sans mauvais traitement.
Ensuite, le cuir, de vache le plus souvent (mais aussi de mouton, d’agneau, etc.), a un impact social assez élevé, car les ouvriers qui le travaillent sont exposés à d’énormes quantités de substances chimiques. Les effets secondaires en sont des réactions cutanées ainsi que des troubles digestifs et rénaux. D’un point de vue environnemental, le travail du cuir engendre le déversement de nombreux déchets dans les rivières. Le tannage des peaux est également très toxique, puisque 80 à 90% des cuirs et des peaux dans le monde sont tannés au chrome, acides et sels, qui se retrouveront tôt ou tard dans la nature. Certaines marques montrent plus de transparence dans les systèmes de production, et colorent le cuir avec des colorants naturels à base par exemple d’écorces, de baies, dans des bains sans chrome ou encore dans des bouillons à base de peaux de poissons, de champignons, d’ananas et d’autres fruits. Il peut également être judicieux de choisir des vêtements ou chaussures fabriqués à partir de cuir Made in Europe. En effet, il existe en Europe, une législation obligeant les producteurs de cuir à respecter un certain nombre de normes pour la protection des animaux et de l’environnement. Pour tes chaussures, privilégie celles portant l’Ecolabel européen, ou fabriquées en matières recyclées.
La soie est produite par des vers à soie. Afin obtenir les filaments de soie, les élevages de cocons subissent des traitements. Les filaments en sont ensuite extraits avant même que le ver soit devenu chrysalide (c’est-à-dire quand il quitté son cocon). La « soie pacifique » et la « soie Ahimsa » certifient qu’on a attendu que le ver soit devenu chrysalide avant d’avoir prélever la soie.
La fourrure, elle, est obtenue majoritairement des lapins et visons. Ces animaux subissent un traitement impitoyable dans les élevages. De plus, l’impact environnemental des traitements de la fourrure est très élevé. Il est donc important de se renseigner sur le bien-être animal et de privilégier les sociétés qui traitent correctement les animaux et leur assurent une mort sans souffrance. Une fourrure couverte par le dispositif REP “Responsabilité élargie du producteur”, certifiera que les acteurs économiques qui commercialisent des produits générant des déchets prennent en charge la gestion de ces derniers. On peut aussi s’assurer que la fourrure est un produit dérivé, c’est-à-dire que l’animal dont elle provient avait été tué pour les besoins d’une autre industrie n’utilisant pas la fourrure. Une bonne solution est aussi d’acheter des vêtements en fourrure vintage ou de seconde main. Opter pour une fausse fourrure comporte aussi des risques. Premièrement, celle-ci est fabriquée à partir de pétrole et ne se dégradera donc pas dans l’environnement. Elle n’est pas non plus forcément produite de manière éthique. Nous te conseillons, si tu optes pour une fausse fourrure, d’en choisir une en polyester recyclé. C’est mieux d’éviter les couleurs flashs, car celles-ci sont obtenues à partir de colorants azoïques qui sont responsables de certains cancers et d’une pollution environnementale. Vérifie que les coutures soient solides et qu’elle ne perde pas ses poils (synonyme de basse qualité).
Les matières végétales
Parmi les matières végétales, on retrouve tout d’abord le coton, qui est une fibre végétale entourant les graines de cotonniers.
Savais-tu qu’un quart des fibres textiles dans le monde étaient issues du coton ?
Cette culture nécessite beaucoup d’eau, de soleil et de pesticides et a donc un gros impact sur la biodiversité. Les pesticides sont responsables de la contamination des sols et présentent également des risques pour la santé des travailleurs. L’importe consommation d’eau est également problématique, puisque c’est une ressource rare dans certains pays producteurs de coton. L’eau des rivières, des lacs et des nappes phréatiques est alors détournée pour irriguer les champs. En 2005, la Mer d’Aral (lac d’eau salée d’Asie centrale) a perdu les ¾ de sa surface à cause de cette pratique. L’eau restante est plus salée, ce qui a tué la plupart des formes de vie qui y étaient présentes.
Nous te conseillons de privilégier les vêtements en coton biologique. Le coton biologique a pour particularité d’être cultivé sans pesticides, insecticides, OGM ni engrais chimiques. Il est important de te référer à certains labels pour acheter des vêtements en coton biologique : le label GOTS (Global Organic Textile Standard), par exemple, qui donne la certification « biologique » à tout produit textile contenant minimum 95% de fibres biologiques certifiées. De plus, ce label garantit que le vêtement a été confectionné dans le respect et la dignité humaine et des conventions de l’Organisation Internationale du Travail. Oeko-Tex, quant à lui, est un label qui certifie l’absence (ou la concentration très faible) de substances chimiques considérées comme nocives ou indésirables pour la planète et l’Homme. Le système Fairtrade assure aux coopératives de petits producteurs un prix juste et stable pour leurs produits et vérifie la protection de l’environnement ainsi que la sécurité des employés. Une autre solution pour diminuer son impact écologique est toujours de privilégier les fibres recyclées !
Le lin et le chanvre sont des cultures intéressantes à privilégier dans le textile car elles nécessitent peu d’eau et de pesticides. Le lin est une plante qui pousse facilement dans un sol pauvre. Le chanvre, quant à lui, n’a aucun problème d’acclimatation. Il est facile à cultiver et peut-être utilisé dans de nombreux domaines (textile, papier, construction, etc.).