J’ai grandi à Aachen où, très jeune, mes parents avaient pu me donner une autonomie précoce grâce au vélo. Je le prenais tout le temps — difficile d'imaginer mon enfance et mon adolescence sans ma bicyclette ! A Liège, je n’en avais plus fait jusqu’il y a 10 ans quand j’ai enfin retrouvé la liberté de ne pas devoir perdre du temps en voiture, mais de passer du temps de qualité sur mes trajets, en vélo. Je le fais, d'ailleurs, la plupart du temps sans assistance électrique pour faire un peu de sport pour lequel j’arrive sinon difficilement à trouver du temps : à ce stade de ma vie, je préfère de loin pouvoir passer mon temps libre avec ma famille le dimanche… et ma qualité de vie est ainsi tellement meilleure ! Ces déplacements actifs pour aller au travail et passer d’un site à l’autre me donnent non seulement l’occasion d’être en contact immédiat avec “les saisons” (je pense par exemple à cette odeur des feuilles d'automne mouillées par la pluie en roulant sur le Ravel), notre belle région (vu d'une autre perspective que la route) et d’autres personnes (qui, comme moi, ne retrouvent pas coincés dans une boîte fermée qui roule), mais aussi, et surtout, de m’aménager un espace précieux où je suis libre de penser, de laisser mon cerveau se poser ou encore mes pensées s’envoler. Pour moi, c'est une chance et un privilège.